Cet intitulé évocateur de rivages ensoleillés (Rimbaud écrit : — "J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides…") et dont la sonorité rappelle les Nouvelles Hébrides, archipel édenique situé à l'est de la Mer de Corail, développe encore une association d'idées à partir de son étymologie car "Florides" signifie le pays des fleurs en latin.
Ces Nouvelles Florides désignent le territoire énigmatique, infiniment lointain et pourtant si proche, que viennent d’accoster six artistes guidés par l’Étoile du Matin, pour certains à la nage ou en de périlleux esquifs, sincères dans leur démarche et assoiffés d’idéal.
Nouvelles Florides renvoie à l’idée de la découverte d’un "nouveau monde" : c’est un univers en train de se créer qui est présenté, il n’a pas encore pris forme définitive. C’est un mouvement vers un monde car nous sommes tous, sans cesse, à chaque instant, en train de créer un monde. Le Bouddha l’atteste : « Avec nos pensées nous créons le monde ». Et le Christ d'ajouter : "Tout est possible pour celui qui croit".
Florides, nous l'avons dit, vient de fleur en latin. Cette fleur est habituellement une rose ou un lys en Occident, un lotus ou un chrysanthème en Orient.La fleur s'ouvre naturellement, spontanément, sans forcer, sans conceptualiser, la fleur s'oublie elle-même en s’épanouissant, elle n'est plus qu'auto floraison : c’est pourquoi sa beauté est universellement reconnue.
De même, les artistes regroupés au sein de cette exposition s’efforcent-ils de désinvestir leur travail de toute projection égotique pour ne laisser voir que ce qui est : la perfection indicible de la Création, rayonnante de conscience et de mystère.
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